dimanche 27 décembre 2015

L'Oeil absent



Mon enfance a croisé la misère
Souffrance
De corps défaits
Meubles crasseux
Et boiteux
Pauvres richesses étriquées
Serrées dans la peur de perdre


L’œil absent
Ici ou là
Si loin même perte
Aux antipodes du pays
Qui ramènent aux mêmes douleurs


J’ai vu l’œil absent
Cicatrice déchirure
Ici-même
Ou dans cet ailleurs lointain
D’un retour aux sources
Inconnu
Effrayant
Qui sentait le rejet
La méfiance et le goût
De l’argent



Boire


Boire
Aux sources du fleuve
Dans lequel flottent les crocodiles
L’œil aux aguets
Veillant à la tranquillité des lieux


Boire
A la source vive
Jaillissement chantant
Aux oreilles du monde
Et de la pierre


Boire
Le lait cru
Rivière blanche
Et paisible


Boire
La vie jusqu’à la lie
Jusqu’à l’avoir épuisée
De possibles
Métamorphoses




lundi 14 décembre 2015

Peinture, livres, expo... Rattrapage !

Les mois derniers ont été silencieux. 

Je n'ai pas pris le temps de parler de l'exposition ARBRE(S)
 que j'ai installée à l'Office de Tourisme de Chantelle
en septembre 2015,





ni des 3 livres d'artistes que j'ai réalisé pour cette occasion. 

Voici les 2 premiers, en accordéons : 





et une page du dernier : 



Un dimanche


Songes


Au creux des draps
Bleus – morceau de ciel
Je rêve ma vie
Face
Cachée

Dans le coton
Je m’enfonce
En mes rêves
Voyages imaginaires
Ou plus vrais que réel
Je m’enfonce
Plus profondément encore
Dans d’autres vies
Strates du temps d’avant
Traces intangibles
Poussière du cosmos
Traces de poussière

Je m’enfonce en moi-même
Dans l’étrange marais
De mes souvenirs passés
Connu inconnu
Voyage paradoxal
Dans les contrées lointaines
Et proches
De ma vie imperceptible

Au creux des draps
Cabane de trappeur
Des steppes arides et ventées
Je m’enfonce
Dans mes profondeurs
Indicibles
Peuplées d’images étranges
D’animaux fantasques
Et de quêtes mystiques

Au creux
Encore plus loin
Au creux de mes songes
Au-delà du verbe
Et avant l’incarnation
Je m’enfonce
Dans ma nuit
De chimères insaisissables
Et d’humains anthropomorphes

Je retourne
A ma nuit
D’avant



L'Escargot



En ce moment, 
je travaille sur un nouveau livre d'artiste, 
un projet très personnel
qui parle de deuil, de mémoire, de transmission familiale, 
d'événements douloureux, de parcours de vie, 
de petits signes qui font sens, 
de symbolismes, d'images et de mots... 

Ce n'est que le début ; 
je continue à tirer le fil. 


Mamie Camomillle et ses bigoudis cherchent une maison...


Mamie Camomille a pris forme 
et cherche maintement une maison d'édition... 

Voici quelques morceaux de la maquette, 
pour vous donner une idée. 




Eclatés comme des branches de palmiers ?
Frisés comme des ressorts énervés ?
Aplatis comme des spaghetti trop cuits ?
Mous comme des guimauves sans goût ?
Raides comme des canisses en bambous ?

Rêches comme des ficelles sèches ? 


mercredi 13 mai 2015

Le silence de la montagne



Le silence de la montagne ouvre la brèche du ciel. L’air pur brûle le souffle.

Tu es resté dans la plaine, en bas, dans ces maisons minuscules comme des fourmis.

J’ai pris de la hauteur tout en brisant mon pas dans un glissement du sol.

Les fleurs abondantes m’auraient bien gardée auprès d’elles, 
abritant mon sommeil et mes rêves de pourpre effeuillée.

Mais je suis montée plus haut encore, dans les airs, 
pour voir la vie d’en bas si petite et lointaine.

Qu’ai-vu durant ce voyage ?

J’ai côtoyé les nuages, le vol des oiseaux, 
puis je suis redescendue sur le sol dur.

Mon retour fut brutal et douloureux.

La perte était mon langage. La peur et la souffrance aussi.


Dans les larmes, j’ai tutoyé les anges et réappris à marcher. 

mercredi 6 mai 2015

Cherche

Cherche
La voie la route
Des ronces des genêts
En fleur
Jaune est la lumière
Grande la lueur du chemin
Je vois au loin
Des pas dans mes pas
Lointains
Du passé revenus
Revenants groupés
Au fil de l’eau
Au long du chemin
Je me souviens

Tu es là
Debout au coin
De la rue du chemin
De la rivière
Les pieds dans la terre la boue
Tu piétines de sol
Les ondes montent dans tes jambes
Tes mollets ton torse
Les ondes te traversent
Tu vis tu sais
Tu ouvres grands les bras
Les yeux sur la connaissance
Ton oreille entend
Le bruissement des feuilles
Le froissement des herbes
Et du vent
Dans les branches
L’oiseau gazouille
En haut loin en haut
Dans le ciel azur
Ouvert large béant - vide ?
Frémissant
Large ouvert
Sur l’au-delà
Au-delà des branches
De l’oiseau de la rivière

Je suis debout
Les pieds dans la terre la boue
Le sable les pierres
Le gravier lèche mes orteils
Crisse sous la dent
De lait
La langue frétille
Langue de terre sous mes pieds
Dans les bras de la rivière

Je dors les yeux ouverts
Grands ouverts
Sur les prés l’azur
L’oiseau
La vie fourmille en moi
Pulse bourdonne s’éparpille
Dans mes sangs
Milliers de ruisseaux frétillants
De poissons argentés et luisants
De minuscules algues
Dansant dans l’onde
Et le courant

Je t’attends les pieds dans l’eau
Au courant de ma vie
Qui passe et roule et coule
Le long du chemin
Mon cœur est large ouvert
Aux abeilles bourdonnantes
Lourdes de soleil
Ivres de parfums de pollen
Ivres et dansantes
Au long du chemin

Les hautes herbes
Chantonnent et dansent
Dans le vent léger
Je t’attends au croisement
Du chemin
De la route
Et la rivière danse à mes côtés.

samedi 4 avril 2015

Nuit



La nuit enroule ses volutes
D’ébène autour de mes épaules
La nuit diffuse ses sombres
Lumières sur nos couches inquiètes


Jusqu’au matin qui pointe
Blafard derrière la porte
La nuit étreint mes pensées
Douloureuses les malaxe
Les pétrit les fait siennes


La nuit nous entre dans le cœur
Dans les membres engourdis
Lourds de peines de de fatigue
Et y dépose sa lie amère


D’une nuit à l’autre
Je me cogne aux recoins acérés
Je fonce aveugle sur les chemins
Encombrés je me meurtris
Aux ornières instables

samedi 28 mars 2015

La Nuit


La nuit est avancée déjà
Au bas des marches de pierre
Elle vient frôler mes rêves
Qui s’enroulent de sommeil


La nuit est avancée déjà
A pas de loup elle progresse
Sur la pointe des aiguilles en silence
Au plus sombre de mes yeux clos


La nuit est avancée déjà
Mes rêves s’entortillent
Autour de ma natte épaisse
Comme une corde de chanvre


mardi 3 février 2015

Dans mon jardin


Dans mon jardin
Tu as déposé
Des fleurs et des pierres
Que dois-je en faire ?

Dans mon jardin
Tu as mis tous mes rêves
En cage et les oiseaux enfuis
Où sont-ils ?

Dans mon jardin
La fontaine s’est tarie
L’eau a cessé de jaillir
Elle a disparu

Dans mon jardin
Les herbes ont envahi
Les parterres de fleurs
Et masqué leurs couleurs

Dans mon jardin
Je suis seule aujourd’hui
Mon amour est parti
Et je suis vieille aussi

Au bord de la falaise de mon cœur



Mon bien-aimé,
Si tu fais l’amour comme tu chantes,
Emporte-moi dans tes bras
Couvre-moi de baisers
A l’aune du vent léger, caresse ma peau
Plage immense, prairie en fleurs
Enlacée par le ciel bleu
Et les nuages de coton blanc

Les graines de pissenlits
Volètent dans l’air
Pendant que tes lèvres
Suivent la courbe de mon ventre
Au creux du vallon vert
Et du ruisseau qui murmure
Tes étreintes m’emportent
Dans une valse éblouissante
Ma tête tourne
Dans le ciel bleu
Et les nuages de coton blanc

L’herbe verte pour tapis
Tes mains courent sur mes hanches
Et ta langue pénètre les replis obscurs
Des sillons noirs retournés là-bas
De l’autre côté de la rive
De l’autre côté du chantonnement
De l’onde sur les galets luisants
Sous le ciel bleu
Et les nuages de coton blanc

Les éclats de soleil
Dansent dans les feuillages
Sur mes épaules nues
Au fond de tes pupilles
Mon amant délicat
Qui chante la vie la voix en équilibre
Au bord de la falaise de mon cœur
Sur la passerelle jetant ses bras
Au-dessus de la rivière
Impétueuse dans le ciel bleu
Et les nuages de coton blanc

Il avait le timbre rugueux
Sa voix comme des mains calleuses
Et subtiles agaçait ma peau
L’enflammait de mots d’amour
Et serrait mon petit cœur fragile
Mon petit cœur battant des paupières
En étouffant les sanglots
Qui venaient de l’enfance
D’un monde originel
Et indicible coulant en mon sein
Sous le ciel bleu
Et les nuages de coton blanc


lundi 2 février 2015

La plume court sur la feuille



La plume court sur la feuille
Mène sa danse saccadée
Tantôt libre tantôt stoppée
Dans l’attente du mot caché

La plume glisse sur la feuille
Patin acéré sur le miroir
De papier
En pirouettes retournées
Ou en larges arabesques
Elle trace son passage éphémère

La plume chante sur la feuille
Invente son langage inédit
Fleurie brutale ou fragile calligraphie
Elle lance ses trilles silencieux
Déploie sa voix étouffée

mercredi 21 janvier 2015

Tandem jeunesse 2014


Au fait, je ne vous ai pas dit ! 
Cette année, c'est avec "Cocotte en papier" que je binôme. 
La mise en route a été un peu compliquée, 
et l'on ne sera pas dans les temps 
pour mettre notre projet en ligne, 
mais j'ai hâte de voir le résultat 
de cette collaboration ! 

Voilà la photo qui servait de point de départ aux auteurs cette année :


Et voici le début de mon texte : 

Cueille la fleur

Regarde chaque matin se lever
comme une promesse de nouveautés.

Profite de tous les instants de joie. 

Souris, chante, parle.
Amuse-toi.

Danse, cours, vole,
nage et embrasse. 

... 

"Oraison"


Ô raison
Ô ma raison
Enclose en ma maison

Où sont les châteaux en Espagne
Les cabanes dans les arbres
Les moulins qui tournent au vent
Au rythme des rêves d'enfant ? 

Où sont les roulottes carmin
qui cahotent le long des chemins
vers l'inconnu des lendemains
et un ailleurs, toujours plus loin ? 

Ô raison
Ô ma raison
Enclose en ma maison


24.12.2014

Un jour, un dessin... 2015

Le challenge "Un jour, un dessin" se poursuit en 2015.
Vous pourrez suivre le projet ici

Meilleurs voeux pour 2015


Un jour, un dessin... 2014

Voilà bien longtemps que je n'ai plus rien mis en ligne. 
L'année 2014 est finie. 
Vous pourrez aller voir l'ensemble des dessins et des textes sur ce lien.

Voici juste quelques uns de mes préférés :















Certains ont d'ailleurs donné lieu 
à une impression en carte postale
ou en affiche format A4 à encadrer.