mercredi 10 août 2022

Blanc d'encre : Et le livre fût entre mes mains...

Le 3 août 2022, j'ai reçu mon nouveau livre : 

Blanc d'encre, enfin imprimé ! 

C'est toujours une émotion de découvrir son livre "pour de vrai", après l'avoir si longtemps préparé, porté en soi, imaginé, projeté, élaboré, corrigé, modifié, amélioré, vérifié dans ses moindres détails. C'est un peu comme faire un enfant. Certes, la gestation se passe un peu plus dans la tête et un peu moins dans le corps, et elle est plus contrôlée, mais le processus est assez proche. C'est une sorte d'enfant des idées auquel on donne naissance. Une part de soi que l'on sort de soi pour donner à voir au monde, pour lui donner une existence autonome.  C'est une sensation assez étrange en fait. 

Enfin bref ! Quand j'ai eu mon livre en mains, que j'en ai senti l'épaisseur, le poids, la texture du papier, que je l'ai ouvert, manipulé, que j'en ai tourné les pages, relu quelques textes, parcouru les images, observé le rendu de l'encre sur le papier, la densité du noir et les nuances de gris, la joie était là ! Et aussi, la gratitude, la fierté, le soulagement, la satisfaction. 

Il était tel que je l'avais pensé, voulu, imaginé. 

Et j'étais fière et heureuse de l'avoir enfin dans les mains, après ce long cheminement pour lui faire voir le jour. 

 




Pour en avoir une idée plus précise, petit retour sur les étapes d'un projet d'édition : "Blanc d'encre"

Janvier 2017 :
1 / Réalisation d'un livre d'artiste à partir d'une boîte en carton en forme de tiroir, toute blanche, et comportant des reliefs sur le dessus.

Production d'une série de peintures monochromes blanches avec des effets de matière. Ecriture, au dos des peintures, à la plume et à l'encre de Chine, de certains de mes poèmes, sélectionnés pour leur évocation du BLANC.
Cette association entre peinture en blanc et écriture en noir donne son titre au livre : Blanc d'encre. J'aime son contraste, mais je trouve également intéressant le parallèle entre ce titre et mon nom.

2/ Réalisation d'une maquette à partir de scans des peintures monochromes blanches (pas facile !) pour proposer le projet à un éditeur de livres d'artistes.


Mars 2017 : Envoi du projet à l'éditeur et réponse négative

2018 : Travail sur un autre projet de livre d'artiste en noir et blanc, autour de l'encre, du geste et de la linogravure. Ce travail d'estampe et de peinture donne naissance à un court poème intitulé "Devine".

Par ailleurs, je commence à réaliser des dessins et peintures en blanc sur papier noir dans un album carré de format 20 x 20 cm, sans objectif défini.

Je commence également à penser à éditer moi-même "Blanc d'encre" mais les monochromes blancs vont être difficiles à rendre à l'impression.

Janvier 2019 : J'envisage de faire un petit tirage de 50 exemplaires de "Devine". Je dois produire de nouvelles illustrations dans le même esprit pour obtenir le nombre de pages correspondant au découpage du poème.

2020 : Je termine mon album de peintures en blanc sur papier noir. Des peintures spontanées, des recherches graphiques, sur le geste et le contraste…

Janvier 2021 : Finalisation de la maquette pour l'impression de "Devine" mais les contraintes de pliage, d'impression et de collage de la couverture ne trouvent pas de résolution.

Mars 2021 : Scan des peintures en blanc sur papier noir et bouclage du chemin de fer de "Blanc d'encre" avec un choix de textes et d'illustrations.

2021 : Modifications successives du choix des poèmes et des illustrations et de leur ordre, ainsi que de l’organisation du recueil. Certains poèmes du départ, en lien avec la couleur blanche, sont abandonnés. Le poème « Devine » est intégré au projet, ainsi qu’une des illustrations du livre, qui donne naissance à la couverture du livre.

Printemps 2022 : Dernières modifications de l’organisation pour arrêter le nombre de pages intérieures à 70.

Juillet 2022 : Bouclage définitif de la maquette et envoi à l’impression.

3 Août 2022 : Réception des livres. 27 cartons de 18 exemplaires.






vendredi 21 janvier 2022

Nomades

 

Hier, j'étais en train de travailler sur un recueil de poèmes qui s'appellera "Nomades". 

Et puis, j'ai pris ma plume pour un exercice d'écriture automatique. J'ai écrit les mots qui me venaient, sans filtre, et voilà le résultat : 

Les nomades tissent leur ciel orangé aux coutures de l’extrême sensibilité, de la couverture verte et ondulée des collines chatoyantes, de l’abreuvoir doré des étoiles galopantes dans l’azur. Gens de peu de bien, de beaucoup d’épreuves, de malheurs assoiffés de haine, d’entraves au fer et d’entailles dans la chair.

Courir au ciel immense, partir sur les routes en longs fils métalliques qui serpentent les terres et les montagnes, chanter au firmament étoilé, danser en virevoltant les lucioles argentées, mourir enfin d’avoir aimé, bu, dansé, d’avoir joui, d’avoir vécu.

Justesse du cœur, implacable et dense, justesse des mots, maux dansants en arabesques, justesse des paroles évanouies dans la fumée du feu et les flammes violettes de la nuit.

Orange est l’avenir, bleu est le destin. L’œil aux aguets, ouvert sur la connaissance déverrouillée et totale, absente des calendriers échevelés, des consciences abruties et obsolètes.