Temps mort (poèmes)


 I

Dans la fissure du temps s’insère la boursouflure
S’étire le chapelet aux perles égrainées
Qui grignote sans fin
La course des nuages
La course du vent
D’un finistère à l’autre
Galopant rugissant
Ouragan débridé tel un fauve lâché
Dans les espaces béants du large
Qui s’étale de tout son long


Dans la rupture du temps
S’insinue le silence lourd de nos secrets
Chargé de ballots gris et bleutés
Charriant les rivages des ciels mouillés
Vers des plages immenses
Des plages infinies




II
  
Le temps s’arrête
Les pas résonnent
Dans les longs corridors veloutés de froid
Les moisissures s’ouvrent comme des fleurs primitives
Sur les parois grises

Les aiguilles saccadent leur danse compulsive
Dans le silence écrasant
Qui étreint nos vies

Au loin le train siffle
En secouant les vitres fendues
Dans un fracas de fin du monde

Le temps poursuit sa route
Qui tourne en rond
Se mord la queue
Et nous étourdit de ses rubans à double face

Le temps s’arrête
Les pas résonnent
Dans les longs corridors veloutés de poussière grise



Blandine BRUNET-GOUGAT

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