mardi 3 février 2015

Dans mon jardin


Dans mon jardin
Tu as déposé
Des fleurs et des pierres
Que dois-je en faire ?

Dans mon jardin
Tu as mis tous mes rêves
En cage et les oiseaux enfuis
Où sont-ils ?

Dans mon jardin
La fontaine s’est tarie
L’eau a cessé de jaillir
Elle a disparu

Dans mon jardin
Les herbes ont envahi
Les parterres de fleurs
Et masqué leurs couleurs

Dans mon jardin
Je suis seule aujourd’hui
Mon amour est parti
Et je suis vieille aussi

Au bord de la falaise de mon cœur



Mon bien-aimé,
Si tu fais l’amour comme tu chantes,
Emporte-moi dans tes bras
Couvre-moi de baisers
A l’aune du vent léger, caresse ma peau
Plage immense, prairie en fleurs
Enlacée par le ciel bleu
Et les nuages de coton blanc

Les graines de pissenlits
Volètent dans l’air
Pendant que tes lèvres
Suivent la courbe de mon ventre
Au creux du vallon vert
Et du ruisseau qui murmure
Tes étreintes m’emportent
Dans une valse éblouissante
Ma tête tourne
Dans le ciel bleu
Et les nuages de coton blanc

L’herbe verte pour tapis
Tes mains courent sur mes hanches
Et ta langue pénètre les replis obscurs
Des sillons noirs retournés là-bas
De l’autre côté de la rive
De l’autre côté du chantonnement
De l’onde sur les galets luisants
Sous le ciel bleu
Et les nuages de coton blanc

Les éclats de soleil
Dansent dans les feuillages
Sur mes épaules nues
Au fond de tes pupilles
Mon amant délicat
Qui chante la vie la voix en équilibre
Au bord de la falaise de mon cœur
Sur la passerelle jetant ses bras
Au-dessus de la rivière
Impétueuse dans le ciel bleu
Et les nuages de coton blanc

Il avait le timbre rugueux
Sa voix comme des mains calleuses
Et subtiles agaçait ma peau
L’enflammait de mots d’amour
Et serrait mon petit cœur fragile
Mon petit cœur battant des paupières
En étouffant les sanglots
Qui venaient de l’enfance
D’un monde originel
Et indicible coulant en mon sein
Sous le ciel bleu
Et les nuages de coton blanc


lundi 2 février 2015

La plume court sur la feuille



La plume court sur la feuille
Mène sa danse saccadée
Tantôt libre tantôt stoppée
Dans l’attente du mot caché

La plume glisse sur la feuille
Patin acéré sur le miroir
De papier
En pirouettes retournées
Ou en larges arabesques
Elle trace son passage éphémère

La plume chante sur la feuille
Invente son langage inédit
Fleurie brutale ou fragile calligraphie
Elle lance ses trilles silencieux
Déploie sa voix étouffée